samedi 18 avril 2020

Les gendarmes au service de Big Brother ??

Au cas où vous auriez raté l’information (il faut dire que la crise du Covid-19l sert bien l’État pour occulter certains autres sujets ...) quelques informations sur la nouvelle application disponible sur les téléphones mobiles de la maréchaussée : GendNotes mise en place par le décret décret n° 2020-151 du 20/02/2020

A quoi sert GendNotes ?

Le gouvernement vient d’autoriser la gendarmerie à déployer une application mobile qui facilite la collecte de photos et d’informations sensibles (religion, politique, sexualité, prétendue origine raciale) et leur transfert dans des fichiers extérieurs.

Elle n’est certes utilisable que sur le NeoGend (smartphone et tablette chiffrés de la gendarmerie), elle permet de prendre en note des données personnelles sur le téléphone des gendarmes, plutôt que sur un calepin. Elle s’inscrit dans un plan de modernisation du travail des forces de sécurité. Mais, comme l’explique la CNIL, ces photos et informations sont au moins transmises au LRPGN (le logiciel de rédaction des PV de la gendarmerie)1, qui les transmet à son tour au TAJ (traitement des antécédents judiciaires) si les gendarmes décident d’ouvrir une procédure2. Dans ce cas, les informations seront conservées dans le TAJ pendant 20 ans, accessibles par toute la police et la gendarmerie et les photos pourront être utilisées ultérieurement par un système de reconnaissance faciale pour identifier des personnes (si l’application Gendnotes n’intègre pas de logiciel de reconnaissance faciale, elle facilite le transfert des photos vers le TAJ qui, lui, l’organise).

Sur l’application, divers champs permettent de renseigner des données, telles que l’identité de la personne, des photographies, une adresse, un numéro de téléphone, ou encore l’identification du véhicule, comme le souligne 20 Minutes. Le décret autorisant le "traitement automatisé de données à caractère personnel", précise que cette application dispose d’une zone de commentaire libre, afin d’y renseigner "en cas de nécessité absolue"(mais cette nécessité est laissée à l’appréciation du gendarme), des informations relatives à "l’origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle". 
Si on rajoute cela aux informations qui viennent du fichier des cartes grises on peut dire que le « flair » des gendarmes est définitivement remplacé par un traçage numérique.

Le plus grave étant que ces données seront consultables non seulement par le personnel de la gendarmerie, mais également part le maire et le préfet avec les fuites possibles, sans parler du piratage possible du logiciel, autant que par une mauvaise protection des codes d’accès sur chacun de ses emplacements.

Le numérique amène peu à peu chaque citoyen à perdre sa vie privée sous une camisole numérique, même s’il n’a rien à se reprocher.

Nota : N’hésitez pas à consulter les liens de l’article