mardi 21 novembre 2017

La préfecture impose la vignette Crit’Air sur la ZPA Lyon-Villeurbanne

La préfecture a décidé le jeudi 16 novembre de mettre en place la circulation différenciée basée uniquement sur les vignettes Crit’Air.

En "échange" le SYTRAL va mettre en œuvre le "Tick’Air", au tarif de 3€ la journée, valable sur l’ensemble du réseau en cas de pic de pollution. Nul doute que cela fera plaisir à tous ceux qui sont contraints d’utiliser leur véhicule à cause du manque de transports en commun, des fréquences trop faibles de ceux-ci ou des durées trop longues de transport.
Quelle solution restera-t-il, notamment pour les classes populaires qui n’ont pas les moyens de renouveler leur véhicule ?

Dans son dossier de presse la préfecture explique que l’objectif de la circulation différenciée est la diminution de la pollution due aux transports. Quel but louable, qui saurait contredire une telle volonté ?...Personne et certainement pas nous... par contre il ne faudrait pas se tromper de cible.

Comme l’indique La Métropole dans sa présentation du plan Oxygène "en 2015, le dispositif préfectoral lors des épisodes de pollution a été déclenché durant 42 jours, les trois quarts du temps pour les particules" (cf pièce jointe).
Pour lutter contre la pollution due au transport, la Métropole va mettre en place une zone à faible émission concernant d’abord les poids lourds les plus polluants puis ensuite les véhicules utilitaires.
Ceci est logique puisque selon ses études plus de 60% des particules fines (PM10 et PM2.5) et 90% des NOx sont dues à la motorisation diesel.

En "oubliant" d’exclure les véhicules à essence et donc les deux roues motorisés du dispositif de la circulation différenciée en cas de pic de pollution la préfecture ignore complètement ce fait en cherchant à faire croire qu’un moteur diesel récent ne dégage pas de particules fines contrairement à un ancien (aurait-on déjà oublié le scandale des logiciels truqueurs ?).

Pour mémoire selon les études scientifiques :
Pour les NOx : 2/3 de la pollution provient du secteur du transport et sur ce pourcentage 90% sont imputables à la motorisation diesel
Pour les particules fines (PM10 et PM2.5) : 1/3 de la pollution provient du secteur du transport se répartissant de la manière suivante :

  • environ 60% provient de la motorisation diesel
  • environ 20% provient de l’usure due au freinage
  • environ 20% provient du contact pneumatiques / chaussée

Le deux roues motorisé ayant une motorisation essence il n’est pas concerné par le premier poste.
La masse à freiner d’un deux roues motorisé représente environ 20% de celle d’un VL, même à motorisation électrique.
La surface de contact d’un deux roues motorisé est de moins de la moitié de celle d’un VL (quelque soit sa motorisation).
Sans parler des durées de parcours inférieures et la fluidité qu’engendre le transfert des usagers en VL vers le deux roues motorisé.
En résumé le deux roues motorisé n’émet pas plus de particules fines que le véhicule électrique pour ce qui est du moteur, moins de particules fines que le véhicule électrique pour le freinage et moins de particules fines que le véhicule électrique pour ce qui est du contact pneumatiques / route alors pourquoi la préfecture, au lieu de favoriser ce mode de transport qui concourt à diminuer les émissions de pollution tout en fluidifiant la circulation, a préféré ignorer ces faits, quitte à ce que les déplacements se reportent sur des véhicules diesel.

Suite à un premier rendez-vous nous avons transmis ces arguments auprès de la préfecture mais celle-ci a préféré rester inflexible, sans qu’une réponse ne soit apportée à notre argumentaire.

Nous prenons bonne note de cet état de fait qui, en préférant mettre en avant une égalité de traitement entre les deux modes de transport au moyen de la vignette Crit’Air, contredit les objectifs de baisse de la pollution.

Non à la vignette Crit’Air